Blogtrotter c'est fini. Voici encore une photo et une citation, agrémentées de quelques pensées. Elles résument bien l'expérience que j'ai faite des frontières linguistiques suisses...
Le bilinguisme français-allemand ou italien-allemand que j'ai pu observer en Suisse prend une multitude de formes. Parfois un locuteur maîtrise parfaitement les deux langues, parfois il comprend parfaitement mais ne parle pas l'autre langue et parfois il mélange les deux (voir mon post: "Chez les Bolz").
Quoi qu'il en soit, le bi- voir trilinguisme officiel rime souvent avec traduction et synchronisation. A Bienne par exemple, tout est si bien traduit que francophones et germanophones pourraient vivre l'un à côté de l'autre dans leur langue respective. Heureusement un mélange existe!
En ce qui concerne les médias et c'est aussi pour cette raison que j'ai choisi ce thème: les langues ne sont pas intéressantes. Nos médias sont hors mis quelques exceptions biennoises (Biel/Bienne ou au niveau national Le Cinébulletin par exemple) exclusivement monolingues. Comme si pour le lecteur de tel ou tel journal il n'existait qu'une seule et unique langue... Bref.
Pionière en la matière, la chaîne télévisée "Schweizer Sportfernsehen" disponible uniquement en allemand sauf erreur, a diffusé vendredi 19.08.11 ces images de Thabo Sefolosha, le fameux basketteur veveysan, et l'a laissé parler dans sa langue maternelle! Quel plaisir de l'entendre parler en français et non doublé d'une voix suisse-allemande. De plus pour tous ceux qui ne maîtriseraient pas la langue de Molière, les sous-titres ne sont même pas nécessaires. Pourrait-on faire la même chose à la TSR lorsqu'un Alémanique est interviewé?
Pour conclure, j'avoue qu'il n'était pas évident de faire comprendre à mes interlocuteurs pourquoi je m'intéresse à la situation des langues en Suisse. Comme je l'ai écrit précédemment, c'est parce que c'est un des fondements de nôtre petit pays et de la "mentalité suisse." Et peut-être est-ce là la raison du désintérêt qu'on accorde à cette thématique: On aime pas parler de choses trop personnelles! Et pourtant une grande partie des Suisses vit les langues "étrangères" au quotidien...
Bon bon, je vous ai assez saoulé avec mes histoires de langues. Reste plus qu'à vous dire au revoir et avant de me consacrer à nouveau à l'étude du cinéma – ma première passion – je vous laisse découvrir cette citation de Frédéric Choffat dont le film Mangrove vient de sortir dans nos salles. Elle est tirée d'une interview parue dans Le Courrier (http://www.lecourrier.ch/mystere_dans_la_mangrove) la semaine dernière:
"Vos courts et longs métrages parlent pour la plupart de voyages, d’ailleurs. La Suisse ne vous inspire pas?
C'est au contraire la Suisse qui inspire l'ailleurs! La tradition helvétique des écrivains-voyageurs – Ella Maillart, Nicolas Bouvier – ne s'explique pas seulement parce que la Suisse serait ennuyeuse, monotone ou grise. C'est aussi un "port", un point de départ, un pays dont la culture est nourrie par les étrangers qui y vivent. Et puis, il faut se sentir une fois étranger quelque part pour savoir qui l'on est. C'est plutôt une question d'allers-retours."
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