"L'Union Europenne n'apporte que des ennuis à mon pays ! A cause de Bruxelles, l'Autriche est devenue la vache à lait des pays pauvres ! Le fruit de notre labeur est englouti par le fonds de cohésion !"
Isabella (nom d'emprunt) n'y va avec le dos de la cuiller lorsqu'on lui demande sa position par rapport à la construction européenne. Aucun doute pour cette étudiante en germanistique, l'Autriche n'a pas à payer les pots cassés du communisme.
"Bruxelles nous étouffe", poursuit plus tard la jeune femme. Après m'avoir offert une bière, elle m'explique que depuis l'adhésion à la grande famille européenne, l'Autriche n'aurait plus son destin en main. "A cause de l'UE, le col du Brenner est surchargé de camions qui nous étouffent avec leur pot d'échappement", soulève-t-elle comme exemple.
Concernant la politique interne aussi, les Autrichiens souffriraient de cette situation. "On ne peut même plus élire qui on veut. Te souviens-tu de toutes les critiques que nous avions reçu lorsque Jörg Haider avait été choisi par le peuple ? Bientôt ce seront les français qui vont élire nos hommes politiques !"
Survoltée, Isabella - qui n'a pas souhaité que je la prenne en photo - ajoute que les Autrichiens souffriraient d'affreux préjugés à l'étranger où le terme nazi serait devenu synonyme d'autrichien. "On m'a plusieurs fois traitée de SS, même en Suisse romande où j'ai passé une année", s'attriste mon interlocutrice, accoudée au bar.
Ainsi, après avoir visité quelques jours trop courts différents pays du continent, une première conclusion superficielle semble être que seuls ceux qui bénificient de l'UE s'en réjouissent. On la plébiscite à Strasbourg et Bruxelles qui abritent ses différents organes et où le retombées sont manifestes. On s'en méfie souvent dans des pays riches comme en Norvège ou en Autriche et on la voit globalement d'un bon oeil chez les bénéficiaires économiques dont la Hongrie et la Pologne font partie.
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