Après être passé dans le village gitan d'Alsoszentmarton, j'ai visité jeudi une autre commune tsigane : Selyeb. Là, j'ai discuté avec Katalin Bohn, une sociologue qui s'est donnée pour mission de sortir les Gitans de la pauvreté en leur donnant accès aux études.
Mais qui sont donc ces gitans qui nous côtoient ? "La langue des populations gitanes est très proche de l'Hindi mais génétiquement, cette corrélation n'a pas été prouvée." explique Katalin. Les Gitans forment de nombreux sous-groupes. En Hongrie, on en dénombre trois en fonction de leur ancienneté.
Le taux de chômage tsigane est incroyablement élevé. Cela provient-il uniquement du fait que l'accès aux études leur est impossible ? "Ce n'est pas la seule raison", analyse la sociologue. "L'Etat ne les encourage pas à aller travailler. Le salaire qu'ils pourraient gagner dans le secteur du bâtiment ou de la métallurgie est souvent inférieur à l'aide sociale."
C'est ainsi qu'on trouve des villages entiers de chômeurs en Hongrie. "Les Gitans sont victimes d'un cercle vicieux", continue Katalin. "Les parents pauvres ne parviennent pas à offrir des études à leurs enfants. De génération en génération, ils restent tout en bas de l'échelle sociale". L'éducation semble donc être la clef pour sortir les Gitans de la pauvreté.
Discussion avec le préfet concernant le futur lycée de Selyeb
Dans la mesure où l'Etat ne semble pas remplir sa seule fonction fondamentale d'assurer l'éducation de sa population, des fondations comme celle de Katalin tentent de combler cette lacune. Aujourd'hui, elle avait rendez-vous avec le préfet pour régler les derniers détails du lycée de Selyeb qui ouvrira cet automne. L'Union Européenne assure 75% de la fondation
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