« Les lacunes des transports publics sont désormais comblées ! » C'est ainsi que Karl Javurek, directeur général de Gewista, vante les mérites de City-Bike. Vienne a en effet été le berceau d'un concept dont le succès se répand dans toute l'Europe. « Marseille et Paris sont en train de monter un réseau similaire, mais c'est Vienne la pionnière ! » s'exclame le directeur.
L'idée est simple. Des bicyclettes sont mises à disposition un peu partout en ville et leur location est payée par la municipalité et la publicité. On dénombre quelques 900 vélos répartis dans 53 stations à Vienne. « Ce réseau est si dense qu'on peut prendre et laisser son deux-roues pratiquement partout », explique Karl.
La place de l'Opéra abrite une des 53 stations City-Bike
Ce service est-il totalement gratuit pour les usagers ? « Pratiquement. L'inscription ne coûte qu'un euro et les soixante premières minutes sont gratuites. 95% de nos clients ne déboursent que cet euro initial », répond le directeur de Gewista avant de dévoiler une astuce : « Il suffit de faire une pause de quinze minutes pour pouvoir pédaler une autre heure sans frais supplémentaires. » Karl précise enfin que cette inscription unique peut se faire au moyen d'une simple carte bancaire dans une borne électronique située à côté des vélos. A quoi sert-elle ? « Les bicyclettes sont disponibles en self-service. On demande simplement aux utilisateurs de s'identifier pour qu'elles ne disparaissent pas », justifie le directeur.
Concrètement, après s’être identifié à la borne, le cadenas électronique du vélo se déverrouille automatiquement. Une fois le trajet terminé, il suffit de restituer le vélo dans n’importe quelle station. « C’est aussi simple que d’utiliser un caddie dans un super-marché! », s’enthousiasme M. Javurek. Si le trajet a duré plus d’une heure, le solde est prélevé sur la carte bancaire.
On se rue aux bornes électroniques de CityBike
Mais à quoi ressemblent ces deux-roues ? « Etant donné qu'ils restent à l'extérieur toute l'année, nous avons choisi des modèles robustes », répond l'expert. Robustes certes, mais aussi rudimentaires, car les bicyclettes ne sont pas équipées de vitesses. Les jambes d'un cycliste non-entraîné peuvent donc souffrir en abordant une colline. Fait singulier, ces vélos semblent être destinés aux gauchers puisqu'il n'y a pas de frein à droite. Mieux vaut s'en rendre compte en cas d'urgence.
Lorsqu'on lui demande qui sont ses clients, Karl Javurek analyse ses statistiques: « Notre enquête ne met en évidence aucune différence de sexe parmi les utilisateurs. Les chiffres indiquent que la majorité des citybikers sont âgés entre 21 et 35 ans et que la plupart utilisent nos services pour se rendre au travail ou à l'université », commente le directeur.
L'été cependant, ce sont les vacanciers qui plébiscitent les bicyclettes gratuites de Vienne. Monika, une touriste barcelonaise, qui a testé un deux-roues tout un après-midi, est enchantée. « C'est le premier jour que je l'utilise. C'est génial ! Je pédalerai demain, après-demain et les jours suivants si la météo me le permet ! » Pourquoi n'utilise-t-elle pas les transports publics ? « Le vélo n'impose aucune contrainte », ajoute l'Espagnole comblée. « Je peux rouler partout, même dans les parcs. Ce système permet d'admirer la ville ! »
Maliha, une Singapourienne en visite à Vienne depuis une semaine n'utilise pas le service pour se promener. « Pour les trajets courts, le tram est plus lent que le vélo et contrairement aux transports en commun, City-Bike est quasiment gratuit », explique la jeune femme avant d'avouer qu'elle espère aussi perdre quelques kilos en pédalant.
Grâce à City-Bike, les longs trajets deviennent aussi plus rapides lorsque les transports publics tournent au ralenti. « En rentrant de boîte, j'utilise toujours ces vélos, sauf si j'ai la tête qui tourne ! », plaisante Stefan, un viennois de 20 ans.
City-Bike, conjugué à des transports publics performants et à un aménagement routier intelligent semble avoir relégué les problèmes de mobilité viennois à de lointains souvenirs. La formule n'est pas applicable partout, mais certaines villes helvétiques pourraient certainement s'en inspirer.
Mort de rire!
Pour Gewista, il est bien moins cher d'inviter un blogtrotter enthousisate plutôt que d'engager une agence de marketing...
Rédigé par : Patrick | jeudi 23 août 2007 à 14h59