"Les Hongrois ne savent toujours pas ce qu'est la démocratie. Comment veux-tu qu'ils puissent avoir une opinion éclairée sur l'Union Européenne !".
La réponse de Myriam à la rituelle question de la position d'un peuple vis-à-vis de l'UE est claire. "En 20 ans, le peuple hongrois n'a pas encore compris que c'est à lui de décider de son avenir"
Dans le métro, cette jeune gymnasienne inscrite au lycée français de Budapest explique que même parmi la jeune génération qui n'a pas connu le communisme, on vote n'importe quoi. "Comme moi, mon copain Gabor a des idées de gauche, mais paradoxalement il vote à droite", ajoute-t-elle après avoir précisé que la chrétienne famille de Gabor est très pratiquante.
Gabor et Myriam au Sziget Festival
Plus tard, sur le chemin qui mène à l'île où a lieu le "Sziget Festival", la jeune franco-hongroise se dit personnellement séduite par la construction européenne. "On ne peut que se réjouir si un continent qui s'est déchiré aussi longtemps va dans la même direction". Quant à la question de savoir si la Hongrie se porte mieux depuis son adhésion à l'UE, Myriam reste perplexe. "J'ai l'impression que les inégalités se sont accentuées depuis notre rentrée dans l'Union Européenne. Il y a certes plus de riches, mais pas moins de pauvres."
Si le fonds de cohésion n'est pas distribué correctement, le gouvernement serait-il corrompu ? "Je l'ignore." réponds la jeune socialiste. "Ce que je sais par contre, c'est que le premier ministre Ferenc Gyurcsány qui était à l'origine des violentes émeutes de septembre 2006 est toujours au pouvoir."
Presque 20 ans après instituer sa République, la Hongrie ne semble donc pas beaucoup plus démocratique qu'avant.
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